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Des traitements prometteurs pour l’arthrose

Aucun médicament ne permet aujourd’hui de guérir l’arthrose ni de stopper son évolution. Tous les yeux sont tournés vers la recherche, très active, afin de contrer la douleur mais aussi régénérer le cartilage.

Un escalier de plus en plus difficile à monter, des mouvements de doigts qui engendrent des douleurs, le placard de la cuisine qu’on peine à atteindre en levant le bras: autant de signes qui évoquent l’arthrose. Cette affection concernerait de 8 à 15 % de la population et, précise l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), 65 % des plus de 65 ans. Contrairement à une idée reçue, elle n’a rien à voir avec une usure des os. Il s’agit d’une maladie à part entière impliquant des processus biochimiques et enzymatiques qui aboutissent à la destruction progressive des structures des articulations: cartilage, os sous-chondral et membrane synoviale.

Un médicament à l’essai

es travaux s’intéressent à la voie de signalisation cellulaire Wnt qui permet la transmission d’un message à l’intérieur d’une cellule pour modifier son activité. Ses déséquilibres jouent un rôle dans le développement de l’arthrose. «Le produit en cours d’étude, le lorecivivint, cible les chondrocytes en les empêchant de fabriquer ce qui va détruire la matrice cartilagineuse», explique le Pr Berenbaum. La phase 3 des essais est en cours pour ce médicament administré sous forme d’injection intra-articulaire et ciblant pour l’heure l’arthrose du genou. Elle doit confirmer les bons résultats observés au cours des étapes précédentes, qui montraient un ralentissement de la destruction du cartilage. L’idée sous-jacente consiste à retarder la mise en place d’une prothèse et les coûts induits.

La stimulation du nerf vague

Une solution viendra peut-être de la stimulation auriculaire du nerf vague. Ce nerf crânien, qui s’étend jusqu’à l’abdomen en passant par le cou et le thorax, appartient au système nerveux autonome et sert au fonctionnement de nombreux organes internes. Il a pour particularité de produire des effets anti-inflammatoires quand il est stimulé. Une caractéristique déjà mise à profit dans la prise en charge de la migraine, de la colopathie ou de l’épilepsie. En ce qui concerne l’arthrose, l’idée des chercheurs est de stimuler le nerf de façon non invasive, par l’intermédiaire d’un petit boîtier placé au niveau de l’oreille, où se trouvent des terminaisons nerveuses. «Après un premier test chez 18 patients atteints d’arthrose érosive douloureuse de la main, le dispositif est bien toléré et diminue les douleurs, décrit le Pr Sellam qui coordonne les essais sur le sujet. Il faut maintenant confirmer ces bons résultats dans un test randomisé contre stimulation factice.» Les premiers résultats de cette étude, lancée en avril 2021 dans 18 centres, sont attendus fin 2022.

Des injections de cellules souches

Les cellules souches peuvent-elles venir à la rescousse dans la prise en charge de l’arthrose? C’est l’une des pistes de recherche suscitant le plus de travaux. Les cellules souches représentent les thérapies de demain. Elles permettront de reconstruire les tissus. «En plus de leur effet anti-inflammatoire et antalgique, elles semblent capables d’améliorer la structure des articulations malades», poursuit le Pr Christian Jorgensen.

Des patchs et des bioprothèses

Les recherches autour des cellules souches se poursuivent en tentant de maximiser leur effet. L’Inserm et le CHRU de Strasbourg développent un patch composé de biomatériaux sur lequel sont insérées les cellules mésenchymateuses qui pourront être posées directement dans l’articulation. «Nous imprimons en 3D une partie du cartilage lésé avec une bioencre dans laquelle on intègre les cellules souches, illustre le Pr Jorgensen. Il sera alors possible de fabriquer des prothèses biologiques.» Les prothèses, en titane, pourraient céder leur place à des nouvelles articulations vivantes.

Source : sante.lefigaro.fr

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